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L'archer poète
5 août 2005

Retour à moitié

Le wagon est glacial. A l'aller, on ne savait plus quoi faire pour échapper à la fournaise, mais le retour se faisait dans une fraîcheur dont je n'avais plus l'habitude.
Ca ne me dérangeait pas, ça correspondait à mon humeur.

J'entends les autres discuter, sur les sièges de derrière, mais je n'ai pas envie de me mêler à leur conversation. En fait, il n'y a rien dont j'aie envie, ni de lire, ni de dormir. Allongée sur le côté, en travers de deux sièges, je rêvasse - à moins qu'on n'appelle ça s'adonner à la mélancolie.

Les retours de voyage ne m'avaient jamais fait une impression de ce genre. D'habitude, je me réjouis de rentrer tout en me rappelant les bons souvenirs avec un sourire aux lèvres. Là, c'est pareil, mais les sentiments positifs sont remplacés par des équivalents négatifs.
Je redoute de rentrer, de retrouver ma vie quotidienne, si emplie de nuages que j'ai parfois l'impression d'exister à l'entrême limite entre l'oeil et la tempête elle-même. Quant à rester... je n'avais pas spécialement envie de rester dans cette ville si anonyme alors que le moment que j'attendais le plus était derrière moi.
La situation était devenue difficile à gérer, mieux valait partir. Tout du moins est-ce ce dont je tentais de me persuader.

Un sourire vient pourtant éclairer la grisaille de mes pensées quand je repensai à la journée de la veille - ou de l'avant-veille, peut-être, je n'ai pas envie de lever le bras pour regarder l'heure à ma montre.
J'ai rencontré une étoile.
C'est une manière un peu métaphorique de parler, mais c'est ce qui se rapproche le plus de ce qu'est l'ami que j'avais enfin rencontré. Internet ne transmet que partiellement la joie de vivre, c'est ce que j'ai pu expérimenter. Lui en a tellement qu'il chasse les idées noires comme un petit soleil. Et pourtant sa clareté a la douceur de celle de la lune.
On a vu une cinématique de jeu vidéo, tous les deux, où il était dit que seules les étoiles réconsciliaient le soleil et la lune. Alors c'est ce qu'il est devenu pour moi à cet instant : une étoile.

Je fouille dans mon sac et en ressort mon appareil photo. Le numérique a cela de bien qu'il permet d'afficher les photos en mémoire...

A nouveau en paix, je peux reprendre mon livre. Si jamais mes idées noires reviennent, je n'ai qu'à baisser les yeux pour croiser le regard de mon étoile.
Et cela, ça vaut tous les remèdes du monde.

(A un 3 juillet et au fait d'apprendre qu'une personne manque toujours plus quand on a pu apprécier sa compagnie.)

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