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L'archer poète
24 janvier 2007

Soif

Peut-elle me voir l’observer ?

Sait-elle que je la regarde ?

Je suis bien dissimulé et

Je ne la crois pas sur ses gardes.

            Mais que croit mon amant curieux ?

            Peut-on être aussi innocent

            En usant autant de ses yeux ?

            Je n’agis pas aveuglément.

Mais voici la belle qui bouge !

La voir ainsi, de face, nue,

Me trouble ; honteux, je deviens rouge.

Le spectacle est inattendu.

            Sa peau est toujours aussi pâle

            Malgré le fait de me voir nue…

            Je me donne pourtant du mal

            Pour avoir des formes charnues !

Mon Dieu, la voici qui s’avance !

Le rideau m’aurait-il trahi ?

Je serais découvert ! Malchance !

Je voulais prendre ; je suis pris.

            Prenant le pas du conquérant,

            J’avance lentement vers lui ;

            Je me déhanche en souriant ;

            Je le vois – quand même ! – ébahi.

            -Bien le bonsoir, mon bon ami !

            Voir quelqu’un si tard me surprend :

            Mais que faites-vous donc ici ?

            Que puis-je pour vous, beau galant ?

-Bonne soirée à vous, madame.

Il faisait froid : je suis entré

Pour me réchauffer à la flamme

Qui brûle dans votre foyer.

            -Si vous vous fiez à ma « tenue »,

            Vous en déduirez qu’il fait chaud…

            Entrez ! Si vous désirez plus,

            Dites seulement quelques mots…

Cette belle n’a qu’une envie :

Que je l’embrasse. Pourquoi pas ?

Cela trompera mon ennui

Et me fournira un repas.

            Dieu ! Quels baisers alanguissants !

            Je n’en connus pas de plus tendres !

            Quelle étreinte ! Qu’il est puissant !

            Dans ses bras laissons-nous prendre.

Mon amie – enfin – s’abandonne.

            C’est tout mon corps que je lui donne !

Je peux apercevoir son cou !

            Ciel ! Mais quel est ce regard fou ?

Révélons-lui notre nature.

            Ressentirais-je une blessure ?

Nos canines sont bien plantées.

            Ah ! Je sens la vie me quitter !

            Mais qui est cet individu ?

            Pourquoi ? Pourquoi m’avoir tuée ?

Je t’admire tombant des nues ;

Je suis ta mort, ma bien-aimée.

J’appartiens aux nosferatus

Et je bois ton sang adoré.

            Mon Dieu, me voilà qui expire

            Dans les bras d’un suceur de sang.

            Je m’affaiblis. Je ne respire

            Plus… Je meurs… Oui, je meurs vraiment.

Adieu, ô belle prostituée !

J’avais soif, ce soir : j’ai donc bu.

Change-toi en ma fiancée !

Deviens une nosferatue !

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Commentaires
T
Bravo pour ce texte magnifique (que j'ai osé confondre avec un texte de John, bien que j'apprécie ses textes hein, pas de jugement négatif... enfin je m'égare.)<br /> A vrai dire, j'aime beaucoup CE texte de ton... génie ? Non... prodigieux inconscient ? Non... esprit ? Oui, c'est ça.<br /> <br /> J'espère au moins que tu prendras ça bien, que je m'embête pas à faire ce beau discours s'il ne te touche point ! >__<
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