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L'archer poète
15 février 2007

Without title

Nos yeux se rencontrèrent
Deux amants ainsi se trouvèrent
Filons un amour parfait
Filons un bonheur sans fin
Vivons, vivons une vie éternellement heureuse
Allons courir la gueuse
Ce soir ou dès l'aube
Trouvons un paradis amer
Trouvons un foyer sans âme
Il faut dit-on une maison un toit
Trouvons ceci
Il faut vivre dedans de manière heureuse
Faisons, faisons comme tout le monde
Allez entrez dans la ronde
Voyez comme on danse
La maison établie il nous faut la peupler
Faisons, faisons des enfants
Des marmots des mioches des déments
Soyons heureux soyons contents
Les marmots c'est comme l'amour
Ca naît ça respire ça mange ça croît décroît et meurt
Allons, allons concevoir l'inutile
Dans notre chambre sordide
Soyons, soyons futiles
Que le père et la mère
Conçoivent l'éphémère
Chéri, chéri regarde voilà maman
Papa est mort
Il nous faut prendre soin d'elle
Mais chérie nous avons déjà huit gosses
Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire
De grand-mère
Foutue, foutue belle-mère
Dis donc mon gendre je ne vous permets pas
Des braillards moi j'en ai eus vingt-trois
Allez ne geignez pas
La vie en famille
C'est difficile
Changez, changez le dernier
Il pue
Vous ne savez pas le pire
Il pleure tout le temps
Il nous fait ses dents
Heureusement que les autres sont déjà grands
Vous au moins vous avez de la compagnie
Moi je vous ai donné ma fille chérie
Heureusement je reviens auprès d'elle maintenant
Alors vous pouvez bien vous occuper des marmots
Mon gros
Chérie, chérie ta mère me tue
Chéri, chéri à sa mort
Tu seras bien content
D'hériter de son argent
Pas de réponse du gendre
Jeune cadre dynamique
Qui le midi mange en dix minutes montre-en-main
Bon garçon bon clone
Gentil fantôme
Gentille belle-doche dites-moi
Avec papy c'était comment
Il m'a épousée pour mon argent
Dit belle-maman
Mais on était contents
L'argent, l'argent, rien que l'argent
"Cause de tout mal"
Comment belle-maman que dites-vous là
Mais et l'amour dans tout ça
L'amour l'amour
C'est quoi pauvre idiot
L'amour c'est...
L'amour gendre chéri ça n'existe pas
Papy est allé voir ailleurs
Et moi aussi
Dit mamie
Ainsi nous étions heureux
Comment, comment belle-maman
Mais que me dites-vous là
Dieu est mort fiston
Et l'amour aussi
Voyons chéri n'écoute pas maman
Elle est vieille elle radote
Elle sent sa fin venir
C'est toujours moche de vieillir
Viens, viens plutôt près de moi
Change, change les enfants qui puent et qui vont mourir
Et surtout, surtout
N'oublie pas
Je serai toujours là pour toi
Lui dit sa femme
Quand l'homme la regarda de près
Il vit son visage hideux
Le visage de l'amour
Le visage constellé de pustulles
Crevées
Suintant
De pauvres et rares dents brisées
Des rides, des rides par milliers
Le regard terne
Mais plein d'amour !
Pour toujours
Les cheveux blancs
Comme belle-maman
Puis plus de cheveux
Comme nos aïeux
Depuis longtemps portés en terre
Comme la grand-mère
Enfin, enfin partie celle-là
Pas trop tôt
Elle prenait de la place
Mangeait beaucoup
Nous coûtait de l'argent
Mais nous voici contents maintenant
- Sous nos fausses larmes -
On va avoir son argent
A cette vieille chose affreuse
Que la mort hideuse
Nous a -hélas !- pris
Portons, portons en terre
La "pauvre" grand-mère
Que l'amour de sa fille
A maintenu en vie
Pendant encore plus de vingt ans
Adieu, adieu grand-mère
Bon voyage en Enfer
Maintenant nous voilà seuls mon chéri
Enfin seuls tous les deux
Comme deux vieux qui s'aiment
Que nous sommes désormais
Nos enfants nous ont - enfin - quittés
Ceux-là ah ceux-là
Au début on les veut ardemment
Mais après vingt ans
On n'en peut plus !
On n'en veut plus !
Un seul désir nous étreint
Qu'ils s'en aillent !
Vite, vite vous n'avez que trop traîné
Dans notre foyer
Vivez, vivez votre vie
Ailleurs !
Rencontrez l'amour et faites-le
Ayez, ayez des enfants à votre tour
- Qu'ils vous fassent subir le calvaire
Que vous nous avez fait subir -
Plein de préférance
- Adieu les vacances ! -
Papi et mamie
Vous rendront une visite - gratuite !
Achetez-vous une grande maison
Soyez de jeunes cadres dynamiques
Ou des employés de bureau
Réussisez dans l'informatique
Parlez anglais tous les jours
Bouffez, respirez, déféquez : vivez l'amour !
Et quand papy mourra
Mamie viendra vivre chez vous
- Ô joie ! -
Et tout recommencera.

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Commentaires
V
Pas d'accord... Je déteste ce texte. >_<<br /> <br /> Mytho peut en être fier, d'accord : c'est d'un style qui s'affine de plus en plus, c'est fluide et mordant, vraiment bien écrit ; mais d'un cynisme tellement gratuit... Ce texte me dégoûte vraiment. ^^"<br /> <br /> (Comme disait Mytho, je complimente mais je n'aime pas XD Oui oui, je suis schizo)<br /> <br /> (C'est plus éloquent, cette fois ? XD)
V
Poil au doigt.
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