Brune de nuit
M'a été inspiré par le "Sed non satiata" de Baudelaire.
Brune de nuit, la fin du jour
Signifie pour toi le début
Renouvelé de tes amours
Charnelles furieux et têtus.
Brune de nuit, attends ton heure
Pour leur montrer qui est le maître !
Car nul n’égalera l’ardeur
Que dans ton lit tu sais bien mettre !
Brune de nuit ! prends-tu ces hommes
Comme tu aimes ton mari ?
Qui, le premier, perdit la pomme ?
Toi ? Eux ? Ou peut-être bien lui !
Brune de nuit, qui sait pourquoi
Tu perdis tout plaisir sexuel…
Tu le cherches, quoi qu’il en soit,
Dans tous les bras de ces mortels.
Brune de nuit aux jambes blanches
Ecartées par-dessus les têtes,
Toi seule sait bouger les hanches
Aussi bien. Pourtant, tu t’embêtes.
Brune de nuit, tu sers la science
-A ta manière – en acquérant,
sur toute chair, la connaissance
que tu revends – gratuitement !
Brune de nuit, le jour revient
Tu dois abandonner ce monde
Qui se fiche de tes chagrins
Comme de tes désirs immondes.
Pauvre Messaline qui crois
Oublier ici son ennui !
Satan lui-même prie pour toi
Lorsqu’il te voit non assouvie !