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L'archer poète
15 septembre 2005

La cantine des héros (#1)

Le sieur Mytho Man reproche l'aspect triste de ce skyblog. Ma foi, il faut l'avouer, on écrit souvent ici sous l'emprise d'un coup de déprime, et ça se ressent. Histoire de ne pas le laisser seul mettre un peu de farfelu sur ces pages, je crée une petite série qu'on pourra suivre au fil du temps, dont voici le premier épisode...

(Note de l'auteur : Les personnages cités ici ne sont pas de ma création, je les emprunte à leur auteur d'origine dans un but comique mais non lucratif - Quoi ? Faut bien que je me couvre si les agents du copyright passent par ici...)

Quoi de plus agréable que de s'évader vers des contrées lointaines et imaginaires en se plongeant dans un bon livre ? On suit les personnages de l'histoire, on partage leurs joies et leurs peines, et puis on les quitte à regrets une fois le récit terminé.
Mais avez-vous pensé à ce qui arrive à ces personnages, bons comem mauvais, quand vous refermez votre roman, un signet bien placé entre les pages pour pouvoir retourner facilement à votre lecture ? Vous n'y avez jamais pensé ? Ne craignez rien, c'est parfaitement normal.
Peu de gens s'imaginent que les personnages d'un roman, comme ceux des films, sont joués par des acteurs qui vivent et respirent, quoique pas au sens où nous l'entendons. Alors vous pensez bien que lorsque le livre est refermé, ils ne vont pas garder la pose jusqu'à ce que vous reveniez continuer votre lecture ; ils en auraient des courbatures !
Où vont-ils, alors ? me demanderez-vous. Eh bien tous se rendent au même endroit, dans une taverne-cafétéria réservée à leur seul usage.
Venez, je vous emmène y faire un tour...

Lundi

Sirius Black, personnage du roman Harry Potter, s'occupait comme toujours en remplissant les grilles de mots croisés de la Gazette du Sorcier quand quelqu'un se laissa tomber lourdement sur la chaise face à lui en renversant son café. Le temps de sauver son journal de l'innondation, il lança un regard mauvais au trouble-fête.
- Tu ne pourrais pas faire attention, non ? râla-t-il.
- Eh, j'ai eu une journée harassante, alors cesse de grogner ou je vais vite te dresser, moi, corniaud !
- Parce que môssieur Aragorn se plaint encore de son boulot ?
- Toi, le second rôle, cesse d'aboyer avant que je ne me mette vraiment en colère.
- Ah oui ?!
- C'est pas bientôt fini vos âneries, tous les deux ? hurla Robinson Crusoë de l'autre bout de la cantine.
- Si tout deux vous daignez faire un peu moins de bruit
Nous parviendrons peut-être à finir la partie !l'appuya Cyrano de Bergerac en levant le nez de ses cartes.
- Cyrano, t'es plus au boulot, tu peux arrêter de parler en alexandrins !rit Angelo, héros du "Hussard sur le toit".
- Pardon, c'est l'habitude, s'excusa le héros au long nez.
La partie de poker entamée par les trois derniers intervenants fut relancée, sans plus d'attention pour les deux querelleurs. Le quatrième joueur, Arsène Lupin, commençait à distribuer les cartes et personne ne voulait perdre ses mains de vue.

Ces derniers essuyèrent leur table et firent comme si la précédante dispute n'avait jamais existée.
- Alors, qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Sirius.
- Encore un lecteur fou qui m'a fait traverser trois batailles avant de refermer le livre, soupira Aragorn, l'un des héros du "Seigneur des Anneaux". Des fois, je t'envie, Sirius !
- Je n'ai pas demandé à être mis sur la touche par mon auteur, tu sais. Je ne sors plus d'ici que pour des relectures, plus de nouveau rôle pour moi...
Le serveur, Dorian Gray, l'homme dont le portrait vieillissait à sa place, s'immiça dans la conversation.
- Parle pour toi, Sirius ! Moi, je sors tellement rarement d'ici pour tenir mon rôle que j'ai dû m'engager comme serveur pour moins m'ennuyer...
- C'est vrai que ton roman ne plaît plus trop aux foules, commenta Sirius.
- Tout le contraire de mon histoire, on n'a jamais été autant lus que depuis que ces fichus films sont sortis, gémit Aragorn. Maintenant, j'ai tellement de courbatures que je ne me rappelle plus ce que c'est de vivre sans.
- Tu prends la même chose que d'habitude ? demanda Dorian plus par habitude que par politesse.
- Bien sûr.
- Si les lecteurs savaient que leur vaillant Aragorn s'envoie derrière la cravate pas moins de cinq cognacs par jours, ils liraient moins...
- Sirius, ne commence pas ou je t'envoie rejoindre la table des héros pour enfant !
- Parlons-en, ce sont encore les plus dépravés de la cantine ! Ils passent leur temps à se plumer les uns les autres au poker, ils boivent, ils fument, et en plus ils se battent ! Ce matin encore il a fallu envoyer le loup chez le vétérinaire.
- Allons bon, qu'est-ce qui lui arrive encore, à celui-là ?
- Le petit chaperon rouge l'a assommé à coups de panier.
- De panier ? s'étonna Aragorn. Qu'est-ce qu'elle avait mis dedans, des pierres ?
- Des plaques de faux billets. Il paraît que Mère-grand est en train de monter une bande de faux-monnayeurs...

Les deux vieux compagnons de table se regardèrent un moment. Le cognac d'Aragorn fut apporté sans qu'un mot fut échangé. Finalement, d'un commun accord, ils trinquèrent.
- A la santé des contes !
- A une jeunesse qui fiche le camp !
A peine Aragorn avait-il but une gorgée que le responsable du standard pour la semaine, Raistlin Majere, héros/ennemi dans la série de livres Lancedragon, passa la tête par la porte pour lui crier que ce serait bientôt de nouveau à lui.
- Deux minutes, je finis mon verre et j'y vais.
- Tu tiens ton rôle dans une minute, Aragorn ! Laisse ton verre, ils n'ont pas besoin d'un ivrogne de plus dans la figuration.
- Fous-moi la paix, à la fin, y'a pas le feu au lac !
- Y'aura le feu à tes fesses, oui, si tu n'es pas à ta place dans trente secondes !
- C'est bon, Majere, c'est bon, j'y vais... râla le rôdeur. Pire qu'une bonne femme, celui-là...
- Tu sais bien qu'il déteste tenir le standard, sourit Sirius, ravi de l'animation.
- Ouais, ben qu'il cesse de parier avec Watson, il n'écopera plus des tours des autres. Allez, à la prochaine !

Aragorn s'en fut par la porte à grandes enjambées, laissant son verre à moitié plein. Sirius l'attrapa et le posa devant lui, "pour plus tard". Il étala ensuite de nouveau son journal sur la table et entreprit de terminer ses mots-croisés en tendant une oreille distraite aux bruits de la cantine qui s'élevaient autour de lui.

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Commentaires
M
Watson, j'ai effectivement l'intention de l'amener, mais tu m'as donné des idées, avec Ian... Enfin, comme tu verras en lisant le numéro deux, c'est plutôt une autre de nos connaissances que j'ai mis en scène ;)<br /> <br /> Et merci d'avance pour ton assiduité ^^
F
Ahhhh, voilà une gazette que je compte suivre avec attention! Bravo, Mik! MDR Et plus tard, dis, tu compte faire venir Watson et Ian? X-D expldr
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