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L'archer poète
24 août 2006

Blanche-Neige (parodie)

  En un lointain château, une princesse vit le jour. Son père, le roi, et sa mère, la reine, la nommèrent Blanche-Neige. Les gens du château se demandaient bien pourquoi car la princesse avait la peau et les cheveux… noirs comme l’ébène ! Mais les années s’écoulèrent et on finit par ne plus s’interroger au sujet de cette bizarrerie dans le château. Hélas, un jour, la reine mourut. Le roi se remaria avec une femme aussi belle que jalouse. N’aimant pas la fille de son roi de mari, elle en fit sa servante. Blanche-Neige, qui avait grandi dans le luxe, fit la grimace, jura, mais finit par obéir.

  La nouvelle reine était aussi très vaniteuse : tous les matins, elle se regardait dans le miroir de la salle de bains et se posait la même question :

-Miroir, mon beau miroir, qui est la plus belle femme du royaume ?

  Et chaque matin, elle se répondait, car, après tout, ce n’était qu’un miroir ordinaire qui ne pouvait pas parler, comme n’importe quel miroir ordinaire :

-Vous, ma reine, c’est vous la plus belle de tout le royaume ! se flattait-elle en prenant une voix grave.

  Cependant, Blanche-Neige grandissait et devint vite une belle femme. Or, la fenêtre de la salle de bains de la reine donnait sur la cour que sa belle-fille nettoyait. Un matin, alors que la reine se posait sa question, ses yeux se posèrent sur Blanche-Neige. Elle n’acheva pas sa question et alla trouver son fidèle écuyer. Elle lui ordonna de conduire Blanche-Neige dans la forêt et de la tuer ! L’homme, alors que la princesse jouait avec ses amis les animaux, sortit son poignard en tremblant et s’approcha de sa future victime. Lorsque Blanche-Neige l’aperçut, elle poussa un cri strident. Cela acheva d’effrayer le fidèle écuyer de la reine qui, en vérité, était un vrai froussard. Il lâcha son poignard et prit ses jambes à son cou. Comme prévu, il allait quitter le royaume et son employeuse, et il s’achèterai une belle bicoque dans la paisible royaume voisin dans laquelle il vivrait sans danger d’aucune sorte !

  Blanche-Neige comprit vite qu’elle n’était plus en sécurité dans son royaume. Alors, elle courut, traversa la forêt (maudite, mais est-ce utile de le préciser ? C’est pareil dans tous les contes) et, fatiguée, elle s’écroula comme une masse au sortir de la forêt. Elle fut réveillée par ses amis les animaux qui la conduisirent jusqu’à un grand manoir.

-Tu seras en sécurité, ici, lui dit l’éléphant. C’est la maison des géants.

-C’est vraiment sale ! s’exclama la princesse en parvenant à ouvrir la porte d’entrée.

-C’est vrai, reconnut la belette. Les géants ne sont pas très soigneux.

-Il faudrait faire le ménage, suggéra le poulet.

-Très bonne idée, approuva le rat d’égout. Blanche-Neige, si tu veux que les géants te fassent bon accueil, tu devrais faire le ménage.

-Quoi ? s’écria la princesse. Encore ! J’espère au moins que vous allez m’aider…

  Pauvre Blanche-Neige ! A peine eut-elle prononcé ces mots que la porte d’entrée se referma, la laissant seule dans la maison des géants. Elle lâcha une flopée de jurons mais elle se mit au travail. Toute la journée, elle dépoussiéra, lava, récura, nettoya, frotta, astiqua pour faire en sorte que le rez-de-chaussée soit un peu propre. Puis, elle se rendit à l’étage où elle trouva sept lits qui portaient chacun le nom de leur propriétaire : Cool, Muet, Grognon, Atcha, Trouillard, Ronfleur et… Maître !

  « Quels drôles de noms… » s’étonna Blanche-Neige avant de s’endormir sur le canapé.

  Pendant ce temps, dans la mine, les géants travaillaient. Grognon, le premier, en eut assez.

-Ha, j’en ai marre de bosser ! Eh, les autres, on se rentre !

  Ronfleur approuva :

-Oh, oui, allons enfin pioncer !

-J’avais peur de le dire, confessa Trouillard, mais je le pense aussi. Rentrons !

-Atcha ! ajouta Atcha.

  Maître vérifia qu’aucun autre géant n’avait gardé de diamant pour lui.

-Muet, remets ce diamant dans mon sac, lui ordonna-t-il.

  Muet rougit puis sortit un diamant de sa poche qu’il mit dans le sac de Maître.

  En rentrant, ce fut Cool qui chanta :

Y’en a marre

De s’coucher tard.

Rentrons tôt,

On dormira plus vite.

Rentrons tôt,

On…

  Cool s’arrêta de chanter. Il venait d’apercevoir leur maison… éclairée !

-Comptez-vous ! ordonna Maître qui avait peur de perdre l’un des géants.

-Grognon, présent, dit Grognon.

-Trouillard, ici, dit Cool en découvrant Trouillard tout tremblant caché dans un buisson.

-Atcha ! dit Atcha.

-Rrrzzz, dit Ronfleur que tout cette agitation n’avait pas perturbé.

-Moi, je suis là, dit Maître, et Cool est là. Nous sommes donc six. Mais où est donc Muet ? Muet ?

  Les géants l’aperçurent qui se dirigeait vers leur habitation.

-Muet ! s’écrièrent-ils.

  Ils le rejoignirent sans bruit, comme le leur avait ordonné Maître.

  En entrant chez eux, ils furent plus que surpris de découvrir un semblant de propreté.

-Chic alors ! s’exclama Cool, mais Maître le fit taire.

-C’est sans doute un habile piège destiné à nous piéger, expliqua Maître aux autres.

  Chacun saisit sa pioche, prêt à s’en servir ( sauf Trouillard qui partit se cacher dans le placard à balais ) contre celui qui avait nettoyé leur maison, et ils montèrent ainsi armés au premier étage.

-Ah, ah ! s’écria Maître en brandissant sa pioche au-dessus de la créature qui était deux fois plus petite qu’eux affalée dans le canapé. Sors de là, petit rat !

  Cool prit la parole :

-Ce n’est pas un voleur ni un rat, c’est une humaine, vieux sot.

  Maître devint rouge pivoine.

-Je suis Blanche-Neige, se présenta la princesse en s’éveillant avec un bâillement sonore.

-Quel drôle de nom, remarquèrent les nains en regardant la couleur de sa peau.

-Je sais, soupira Blanche-Neige, mais c’est comme ça. J’ai des vieux vraiment bizarres.

  Un silence.

-Vous pourriez vous présenter, marmonna-t-elle.

  Maître fit les présentations.

  Ne voyant pas son écuyer revenir, la reine pensa, à raison, qu’il avait échoué – peut-être même que Blanche-Neige avait réussi à le tuer, il était tellement…

-Incapable ! enragea-t-elle. Même pas foutu de tuer une gamine !

  Elle alla dans la tour d’astronomie du château et observa son royaume à l’aide de son puissant télescope. Après quelques instants, elle aperçut sa belle-fille devant la maison des géants.

-L’incapable ! tonna-t-elle en pensant à l’écuyer. Triple nouille ! Eh bien, puisque c’est comme ça, c’est moi qui tuerai Blanche-Neige ! A nous deux, belle-fille !

  La reine se rendit dans sa chambre où elle enleva tout son maquillage. Sa véritable apparence était celle d’une vieille femme au nez crochu ( avec une verrue dessus, bien sûr ) et de longs cheveux blancs ( et gras ). Elle empoisonna des bonbons à la réglisse qu’elle destinait à sa belle-fille…

  Après cela, Blanche-Neige raconta son histoire aux géants. Puis, elle leur demanda :

-Accepteriez-vous de m’héberger ? 

  Les géants firent un cercle et débattirent. Après quelques minutes, Maître prit enfin la parole :

-Bien sûr, mais en contrepartie, tu devras faire…

-… le ménage…

-… le repassage…

-… la lessive…

-… les carreaux…

-… la vaisselle…

-… et nos lits, bien sûr !

-Quoi ! s’écria Blanche-Neige. Encore ! Décidément, cette histoire ne tourne pas à mon avantage. Mais comme j’ai besoin de me protéger de ma belle-mère, j’accepte.

  Les géants braillèrent leur joie. Plus besoin de s’occuper des tâches ménagères ! En remerciement, ils donnèrent un bal en son honneur. Cool se mit à genoux pour danser avec elle, et même Grognon accepta de se baisser pour la faire tournoyer ( car c’était un excellent danseur ).

  Le lendemain, hélas, la reine prenait le chemin de leur maison, les bonbons à la réglisse empoisonnés dans sa main…

  Les géants, eux, devaient se rendre à la mine. Blanche-Neige vérifia qu’ils étaient propres. Une fois ses tortionnaires partis, elle entreprit de nettoyer le salon du rez-de-chaussée. Au bout d’un moment, elle vit la tête d’une vieille femme passer la fenêtre. La reine se moqua intérieurement : sa belle-fille faisait encore le ménage !

-Bonjour, madame…

-Bonjour, fillette, je vois que…

-… si vous pouviez éviter d’entrer, je suis en train de nettoyer. Je n’ai pas envie que vous gâchiez tout mon boulot avec vos cheveux gras.

  Quelle insolente ! se dit la reine en rougissant. Mais elle se garda bien de faire cette réflexion à voix haute.

-Excuse-moi, ma chérie. Veux-tu des bonbons à la réglisse ? Ils te donneront force et courage pour t’aider dans ta tâche.

-Oh, c’est gentil à vous ! Je crois bien que je vais en prendre un… Mais… Que vous arrive-t-il ?

  En effet, la vieille femme était toute pâle. La reine avait oublié que toucher les bonbons à la réglisse empoisonnés faisaient mourir à petit feu !

-Je ne me sens pas bien… dit-elle en mettant la main devant sa bouche, comme pour s’empêcher de vomir.

-Ne mange pas de bonbon, Blanche-Neige ! s’écrièrent les géants en revenant de la mine, tous rouges d’avoir couru.

  Ils avaient été prévenus par les animaux, les amis de Blanche-Neige. La sorcière poussa un cri et tenta de s’enfuir, mais elle trébucha contre une racine et Maître l’attrapa par la capuche, la souleva dans les airs et la lança loin dans les bois.

-Nous ne voudrions pas perdre une si bonne ménagère, sourirent les géants.

-Bon, maintenant, tout le monde au boulot, dit Maître. Toi aussi, Blanche-Neige.

  Et les géants repartirent à la mine. Blanche-Neige se remit donc au travail. Mais, après quelques minutes, elle entendit le bruit d’un cheval qui court.

  Sans doute un prince charmant ! pensa-t-elle, pleine d’espoir.

  En effet, c’était bien le prince du royaume voisin, monté sur un cheval fatigué et sale. Blanche-Neige poussa des cris pour qu’il vienne vers elle.

-Mademoiselle, que puis-je pour vous ? lui demanda-t-il avec un fort accent.

-Eh bien, voyez-vous, je suis une princesse en détresse, et vous, vous êtes un prince charmant, alors j’ai pensé que vous alliez me sauver…

-Oh là ! Vous sauver de quoi ?

-Des géants ! Ils me retiennent prisonnière ici !

-Ah ! Mais cela ressemble à une noble quête !

  Ce prince m’a l’air un peu bouché, se dit Blanche-Neige, mais il fera l’affaire. Et puis, il est sans doute riche.

-Mais c’est une, ô mon prince charmant !

-Oh, c’est bon, arrête ton baratin, tout le monde sait que je n’ai rien de charmant, alors monte en croupe, tu es délivrée.

  Blanche-Neige entreprit d’escalader la fenêtre.

-Et dépêche-toi, je n’ai pas du tout envie de combattre tes géants !

  Et savez-vous, lecteurs, ce que Blanche-Neige eut à faire auprès de son « prince charmant » qui n’était pas charmant ? Le ménage ! Il fallait bien qu’elle se rende utile…

Moralité : si vous ne voulez pas faire le ménage, trouvez-vous une bonne poire qui le fera à votre place !

L'histoire s'est sans doute réellement passée comme cela, vous ne croyez pas ?

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Commentaires
M
Je ne pense pas parodier de classique, tel "Blanche-Neige" de sitôt, d'abord, parce que j'ai pas de super idée concernant un autre conte, et puis, parce que je pense que ça ferait... trop. Je ne veux pas être fiché "parodieur de Walt Disney" !<br /> Mais, content que ça vous ai fait un peu rire :)
V
XD XD XD *pliée en deux*<br /> Mytho il est fou :D ENCORE, ENCORE !
F
XDDDDD j'adooooooore *saute partout*<br /> <br /> hey hey pépé étant un mage pour toi c'est plus facile de faire le menage donc, tu veux pas vinir ranger ma chambre *sifflote*<br /> <br /> Et pis comme sa sa te fera travailler un peu non mais *se casse en courant*
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