Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'archer poète
13 décembre 2006

Je vais vous épargner tout un tas de textes

Je vais vous épargner tout un tas de textes cyniques pour vous en livrer un qui a un caractère comique.

  La scène se passait dans un château sombre, obscur, noir, lors d’une nuit d’orage. C’était un édifice gothique protégé par une haute muraille de pierres noires dont la seule entrée était une grille fermée, grande d’au moins trois mètres. Un débat animé, houleux même, s’y déroulait.

-Et d’abord, qu’est-ce que c’est que ce lieu ? demanda Evariste Topinambour, journaliste de son état. C’est d’un glauque ! Vous nous amenez ici, en plus ! Comme si interviewer un vampire n’était pas assez effrayant comme cela ! Si vous aviez pu voir ses yeux briller de gourmandise !

-Ne vous plaignez pas trop, mon ami : il a bien de fait de moi un ermite pauvre et sec alors que j’avais jouissance, richesses et privilèges !

-Il nous a forcé à nous disputer ; il a rendu notre couple instable ! s’exclamèrent Nicéphore et Ursule, main dans la main. Alors que d’ordinaire, tout va bien.

-Ecrire une parodie aussi odieuse et aussi ignoble d’un aussi beau conte ! s’écria Blanche-Neige. N’avez-vous pas honte ? Et quelle morale misérable !

-Et merci pour m’avoir tué sous la pluie ! En plein mois d’août ! Et la neige en juillet, c’est pour quand ? Et puis d’abord, je prends le bus ou je marche ; le vélo, ce n’est pas mon truc, déclama un adolescent de seize ans.

-Moi qui voulais que clones et humains vivent en paix, j’ai massacré l’humanité ! Ridicule ! s’exclama Narcissa.

-Vous n’avez pas été forcé de tuer celle que vous aimiez ! lui dit Ange.

-Et vous n’avez pas été tuée par celui que vous aimiez ! renchérit Célestine.

-Moi, j’aimais l’humanité entière ! ragea Ueid.

-J’ai dû me charger du sale boulot, ajouta Dog.

-J’ai tenté une transmutation humaine, dit Seven en pianotant l’accoudoir de son fauteuil. Comme si je ne connaissais pas les conséquences…

-Nous aurions pu nous aimer de notre vivant ! se plaignirent Balthazar et Marguerite.

-Assez ! hurla une âme. Cela ne peut plus durer !

-Il faut en finir ! déclara Billy.

-Que proposez-vous ? demanda Cécile à l’assistance presque toute entière.

-Ah, qu’on nous en débarrasse ! cria Timothée Pontenois qui n’avait pas digéré d’être mort alors qu’il sauvera l’humanité.   

-D’accord, approuva Mireille, présentatrice-radio, mais comment ?

  Tous les regards se tournèrent vers un jeune homme aux cheveux coupés courts qui était assis dans un fauteuil rouge. Son air banal le rendait discret ; il semblait se rétrécir à vue d’œil.

-Voyons, mes amis… dis-je avec un sourire peu convaincu… et peu convaincant.

-« Mes amis » ! Entendez-vous cela !

-Vous voulez un pourcentage de ce que je touche, peut-être ? Disons 3% chacun…

-« 3% » !

-Il se moque de nous !

-Il nous dénature et veut se racheter !

-A mort !

-Oui, à mort !

-Pendez-le !

-Oui, pendez-le !

-Voyons, mes amis !…

  On le saisit par la force. Il essaya de se débattre, mais il était bien trop faible, et bien trop seul.

-Allons, je vous en prie ! suppliai-je pathétiquement. Vous ne pouvez pas faire cela ! Je suis votre créateur !

-C’est ce que nous allons voir ! répliqua Blanche-Neige.

-Canaille ! hurla la foule.

  Je fus pendu haut et court devant tous mes personnages.

  Plus tard, lorsqu’on retrouva mon corps dans un état de décomposition fort avancé, personne n’avança la bonne hypothèse en ce qui concernait les coupables.

Je me suis beaucoup amusé à écrire ce texte ^o^

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité